Résultats et mode d'action

Découvrez l'étude du fondateur de la méthode Chiapi et ses modes d'actions

DR. Yves Réquéna
Les résultats de la méthode Chiapi

La première étude menée sur le sevrage tabagique

Pour démontrer scientifiquement l’efficacité de la méthode Chiapi pour arrêter de fumer, les Dr Yves Réquéna, Claude Pernice et Daniel Michel ont réalisé une étude sur 1353 fumeurs en milieu hospitalier, à Marseille (Intérêt thérapeutique de l’acupuncture dans la lutte contre l’intoxication tabagique.

C’est la première étude mondiale à grande échelle sur le sevrage tabagique, 1975-1976 . Ainsi après un mois et une ou deux séances d’acupuncture effectuées à une semaine d’intervalle, 70% (plus précisément 68.12%) des sujets n’avaient pas refumé et à 3 mois, 60% (plus précisément 59.99%) des fumeurs ne fumaient toujours pas.

Études sur la méthode Chiapi

L'Efficacité de la Méthode Chiapi

Sur 1142 sujets exploitables dans l’étude, 120 seulement ont invoqué le besoin comme raison de rechute, soit 10.50%. Ce qui signifie que 89.50% n’ont pas ressenti le besoin qu’ils aient refumé ou non.
Le besoin a été évoqué comme motif de rechute surtout dans le premier mois.

  • 6.56% avant le 4ème jour
  • 1.75% entre le 5ème et le 10 ème jour
  • 1.83% entre le 11ème et le 30 ème jour.

Puis dans le deuxième et troisième mois, ils ne sont plus que 0.17% à expliquer la rechute par le besoin.D’où l’intérêt pour augmenter les chances de réussite, d’une deuxième voire d’une troisième séance à envisager par le fumeur lui-même dès lors qu’il en ressent l’utilité, par rapport au fléchissement de la motivation.
Les hommes arrêtent plus facilement que les femmes

Hommes et femmes ne sont pas égaux devant le sevrage tabagique.

A trois mois, 59.99% de notre échantillon ne fume plus mais ce graphique montre que sur 904 hommes traités, 568 ont totalement cessé de fumer. Ce qui nous donne 62.83% d’arrêt total masculin. Par contre, sur 238 femmes traitées, 116 ont totalement cessé de fumer soit seulement 48.74% d’arrêt total féminin.

Cette différence est suffisamment significative pour conclure que les femmes s’arrêtent plus difficilement que les hommes par cette méthode. Des résultats sans surprise car ils sont identiques et confirmés par toutes les autres méthodes de sevrage.

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer les difficultés des femmes à arrêter de fumer :

  • La femme, sauf lorsqu’elle est enceinte, est moins motivée que l’homme pour cesser de fumer. Faiblement intoxiquée le plus souvent, elle ne ressent pas comme lui les premiers méfaits du tabac sur l’organisme (toux, perte du souffle etc…).
  • La femme inhale moins souvent et parfois de façon moindre la fumée contrairement au fumeur masculin. L’intoxication tabagique de la femme serait donc beaucoup plus une question de gestuelle et de plaisir intellectuel qu’un réel besoin physique de drogue. Ceci expliquerait que l’acupuncture (qui supprime le besoin) ait moins d’action sur les fumeurs féminins.
  • La femme, dont le caractère psycho-affectif est très différent de celui de l’homme, a peut être beaucoup plus de difficulté que ce dernier pour se « séparer de la compagnie de la cigarette ».
  • Mais tout ceci est en train de changer car les femmes fument de plus en plus, et même les plus jeunes, davantage que les hommes. Par ailleurs, elles inhalent la fumée à l’identique.
Les 36/45 ans tiennent le palmarès de la réussite au sevrage

Sur 285 sujets de 36 à 45 ans, 203 ont complètement cessé de fumer soit 71.23%. De même, sur 206 sujets ayant entre 46 et 55 ans, 142 ont complètement cessé de fumer soit 68.93%.
La moyenne de la tranche d’âge 36-55 ans (clic) atteint ou dépasse 70%. Et si on inclut la tranche d’âge des 26 à 35 ans, qui n’est pas éloignée de la moyenne générale : 59.42% contre 59.89% pour la moyenne générale, la constatation est encore plus évidente.

En conclusion : entre 26 et 56 ans, toute moyenne confondue, les fumeurs s’arrêtent de fumer dans 66.52% des cas. Donc deux fumeurs sur trois entre 26 et 56 ans ne fument plus après 3 mois avec la méthode du point Chiapi.

Le score général à 3 mois est grevé par 2 tranches d’âge qui s’arrêtent moins bien : au dessous de 25 ans (47.34%) et au dessus de 56 ans (46.51%). Ces faibles résultats s’expliquent probablement par des facteurs sociaux et psychologiques.

36-55 ans : l’âge de raison ?
La motivation à l’arrêt lorsqu’on se trouve dans cette fourchette d’âge peut s’expliquer par le fait que le sujet est assez âgé pour ressentir les premiers méfaits du tabac (toux, essoufflement) et encore assez jeune pour espérer vivre encore longtemps et en bonne santé.

La quantité de tabac fumée n’influence pas l’efficacité de la méthode

Il est légitime de penser que plus on fume, plus on est intoxiqué et dépendant de sa drogue, et plus il est difficile de s’arrêter de fumer…

L’analyse statistique des résultats de l’étude montre que la quantité de tabac fumée n’a aucune influence statistiquement significative sur l’efficacité de la méthode Chiapi. Cette expérimentation va bien dans le sens de la théorie qui prétend que l’acupuncture supprime parfaitement le besoin même si la quantité fumée est très importante, validant la notion de « tout ou rien ».

Arrêt Complet :

  • 0 à 15g/j ( 63,20%)
  • 16 à 35g/j (‘60,85%)
  • 36 à 55g/j (58,26%)
  • plus de 55g/j (61,11%)
  • Total 692
La méthode est efficace quel que soit le tabac fumé

Il est intéressant de savoir si la qualité du tabac a une incidence sur l’arrêt du tabac. Seulement 633 réponses ont peu être exploitées.

Selon l’étude, que l’on fume, des blondes, des brunes, des mentholées, avec ou sans filtre, l’efficacité de la méthode est identique.

Et les light ?
Ce n’est pas parce que l’on fume des cigarettes légères que l’on est moins dépendant. Certes, celles-ci contiennent moins de nicotine mais pour obtenir la dose de nicotine dont il a besoin, le fumeur inhale beaucoup plus profondément la fumée ou continue à fumer jusqu’au bout du mégot. Donc, pas de différence.

Arrêt Complet :

  • cig. Brune sans filtre ( 54,15%)
  • cig. Brune filtre ( 58,82%)
  • cig.blonde  (59%)
Le nombre d’années de tabagisme influence peu la réussite au sevrage

Pour évaluer le plus justement possible l’influence de l’ancienneté de l’intoxication sur le sevrage sans que vienne interférer l’âge du sujet, l’étude a pris en compte les « années cigarette »de chaque cas.

À la vue des résultats, il est impossible de faire une conclusion satisfaisante.
Apparemment, les personnes avec peu d’années de tabac (moins de 5 ans) sont encore dans la « période bleue ». Il est donc presque logique qu’ils s’arrêtent moins facilement.

« Les années cigarette.« 
Ce terme est une unité de degré d’intoxication qui associe la quantité de fumée et l’ancienneté. Ainsi, un paquet de cigarettes par jour, soit 20 grammes de tabac par jour pendant un an équivaut à 1 année cigarette. Selon cette règle, si un fumeur consomme 40 grammes de tabac par jour (2 paquets par jour) pendant un an, cela revient à consommer 20 grammes par jour pendant deux ans, ce qui équivaut à 2 années cigarette.

Motivation et Dépendance

Tabac et dépendance

Si le tabac est considéré comme une toxicomanie, c’est parce qu’il crée une dépendance, plus précisément trois dépendances complémentaires et étroitement associées. Une dépendance psychologique liée au plaisir de fumer, une dépendance comportementale due aux gestes et aux habitudes et une dépendance physique produite par la nicotine.

Après l’inhalation d’une bouffée de cigarette, la nicotine parvient au cerveau au bout de 7 à 10 secondes. Ce « shoot » (ou absorption rapide) provoque l’accélération du rythme cardiaque et une augmentation de la pression artérielle. La fixation de la nicotine sur certaines cellules réceptrices du cerveau est à l’origine d’une sensation de plaisir qui ne survient toutefois qu’après plusieurs mois de tabagisme et pour une ou deux cigarettes au maximum par jour. La nicotine est ensuite éliminée de l’organisme en deux heures environ. Si l’on ne fume pas entre temps, apparaît la sensation de manque.

Le succès au sevrage est indépendant de la motivation

Selon les résultats de l’étude, la motivation (clic) n’a pas de valeur prédictive sur le succès du sevrage. Ainsi les fumeurs atteints de maladies graves n’arrêtent pas plus facilement que ceux qui arrêtent sans raison médicale.

  • Raison médicale majeure 94 soit 53,72%
  • Autres maladies et symptômes gênants 155 soit 58,05%
  • Esclavage, Peur de la maladie, sans motivation 435 soit 62,14%
  •  

La motivation :
Selon les réponses des fumeurs au questionnaire proposé lors de cette étude, on peut distinguer 3 types de motivations :

  • La maladie grave : infarctus, asthme, emphysème, artériopathie oblitérante
  • Des troubles gênants mais pas graves : essoufflement, fatigue, colite, sinusite, manque d’appétit, toux matinale…
  • L’esclavage, la peur de la maladie future, ou aucune motivation précise, juste pour voir, pour faire comme les copains.

Le Mode d’action de la Méthode Chiapi

Découvrez quels sont les mécanismes d’action du Point Chiapi

1er Mécanisme d’action du point Chiapi

Le nerf trijumeau :
Piquer la surface de la peau au niveau des points d’acupuncture du nez, et produire une stimulation sélective entraîne un ensemble de régulation des organes (cerveau (clic), poumons, estomac) par l’intermédiaire du trijumeau via le cortex, le thalamus, la formation réticulée, les noyaux moteurs viscéraux. Et cette influence est si considérable sur le système nerveux, qu’elle permet d’opérer avec un choix de points précis un malade de l’abdomen sans l’endormir. C’est vraisemblablement par ce type de mécanisme neurologique complexe qu’intervient la stimulation du point Chiapi pour couper le besoin de fumer et régulariser les processus physiologiques de l’appareil digestif pour empêcher ou faire cesser les mécanismes de boulimie ou de polyphagie consécutifs à l’arrêt du tabac.

Action sur le cerveau :
La puncture du point Chiapi agit sur le thalamus et l’hypothalamus, qui représentent les centres des besoins (faim, soif, sexe) et de la dépendance (alcool, café, tabac, haschich, héroïne et autres…). On comprend alors que leur stimulation permet de limiter les pulsions alimentaires et la consommation compulsive de tabac.

2ème Mécanisme d’action du point Chiapi

Activation du sympathique endonasal :
La piqûre à l’extérieur du nez sur la peau permet de stimuler indirectement la muqueuse nasale sous-jacente, et qui est l’objet d’une innervation riche du système sympathique. Cette innervation a intrigué les auteurs Klotz et Guerard dans les années 1930, et abouti à une thérapeutique originale de stimulation de ce système par sondes introduites par les narines (« sympathicothérapie endonasale »). En s’appuyant sur la cartographie dessinée par ces auteurs et les travaux du Pr Jean Bossy, la puncture de Chiapi revient à stimuler de façon indirecte mais efficace la zone endonasale, les plexus cardiaques, pulmonaires et solaires. Autrement dit, elle permet d’obtenir une action sur les poumons et leur désintoxication, le cœur et les vaisseaux et leur récupération, le pancréas et la régulation de l’appétit.

3ème Mécanisme d’action du point Chiapi

Action sur le nerf olfactif :
La stimulation du point Chiapi par l’acupuncture entraîne la stimulation mécanique et indirecte du nerf olfactif, qui, rappelons-le, est normalement stimulé uniquement par les molécules odorantes car il a pour fonction de capter les messages des odeurs et de les transférer au cerveau. Le nerf olfactif aboutit au centre du cerveau : le mésencéphale en relation avec les émotions, l’affectivité mais aussi les dépendances aux drogues et notamment la nicotine. Les relations à l’affectif et l’émotif expliquent pourquoi l’odeur ou le goût puisse rappeler la petite enfance ou puisse entraîner les jeunes animaux à s’attacher à la personne qui véhicule l’odeur de la mère au point de les leurrer.
La puncture de Chiapi, selon toute vraisemblance, agit sur cette zone comme un interrupteur par le phénomène du tout ou rien qui coupe de façon spontanée la dépendance à la nicotine. Les neuromédiateurs de cette zone, appelée système limbique et mésencéphale, sont les endorphines. On sait que l’acupuncture est capable de provoquer la sécrétion d’endorphines par l’organisme (dans les anesthésies par acupuncture).
Rappelons qu’au départ, le point Chiapi pour traiter la dépendance tabagique était connu des acupuncteurs chinois pour la désintoxication à l’opium, c’est-à-dire la morphine qui a une structure similaire à la morphine secrétée naturellement par le corps : les endorphines.

4ème Mécanisme d’action du point Chiapi

Une action sur la libido :
Localement, le point Chiapi est aussi utilisé contre les rhinites (inflammation de la muqueuse nasale), les sinusites et pour déboucher le nez (sensation fréquente chez les fumeurs).
Cette « libération » du nez n’est pas aussi banale qu’elle peut le laisser croire car elle intervient lors de deux processus essentiels :

1- L’éveil de la libido
En effet, 25% des fumeurs reconnaissent une augmentation du désir et du plaisir sexuel après l’arrêt du tabac. Cette action pourrait s’expliquer par le fait de retrouver l’odorat et par voie de conséquence de percevoir à nouveau de façon inconsciente les phéromones, ces hormones véhiculées par les femmes et les hommes et qui permettent par exemple à un papillon de repérer une femelle à plusieurs kilomètres de distance.
Ainsi, la diminution de la libido des fumeurs pourrait s’expliquer par l’analgésie de la muqueuse nasale que produit la nicotine (qui est un anesthésiant). Puncturer le point Chiapi contribuera alors localement à accélérer le phénomène de récupération de la muqueuse nasale devenue hyposensible et irritée au contact du tabac.

2- La bonne santé des poumons
Traitement actif d’emblée de la récupération de la rhinite tabagique, et selon les théories de l’acupuncture, il existe une relation directe entre l’odorat et les poumons.
L’odorat et ce qu’il peut entraîner – système limbique, mésencéphale, affectivité, phéromones- sont ainsi liés, selon le raisonnement des chinois, avec la bonne santé de « l’énergie des poumons ». Par conséquent, selon l’acupuncture chinoise, agir favorablement sur l’odorat, revient à agir favorablement sur les poumons et vice-versa.

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